Dans l’univers de J.R.R. Tolkien, les Oliphants, aussi appelés Mûmakil, sont des créatures massives et majestueuses, utilisées principalement par les Haradrim (les hommes du Harad), qui se battent aux côtés de Sauron dans la trilogie épique Le Seigneur des Anneaux. Ces créatures, bien que clairement inspirées des éléphants, possèdent une dimension mythologique qui les rend uniques dans l'univers tolkienien. Leur origine et leur place dans l’histoire de la Terre du Milieu offrent un aperçu fascinant de la profondeur de la mythologie que Tolkien a créée.
Les Mûmakil : une version mythique des éléphants
Les Mûmakil sont décrits comme des créatures gigantesques, beaucoup plus grandes que les éléphants ordinaires. Dans le roman Le Seigneur des Anneaux, ils apparaissent pour la première fois dans Les Deux Tours, lorsque Sam et Frodon, en route vers le Mordor, les aperçoivent dans l’armée des Haradrim. Sam, qui n’avait jamais vu un éléphant, exprime sa fascination en les comparant à des légendes.
Les Mûmakil, bien que semblables aux éléphants, sont d’une taille monumentale et utilisés comme véritables machines de guerre. Les Haradrim les montent et installent sur leur dos des tours de combat, à partir desquelles des archers tirent sur leurs ennemis. Leur utilisation dans les batailles de la Terre du Milieu, notamment lors de la bataille des Champs du Pelennor, en fait des armes redoutables, capables de semer la panique parmi les rangs ennemis.
Inspirations mythologiques et historiques
L’origine des Oliphants de Tolkien trouve probablement ses racines dans des récits historiques et mythiques de l’Antiquité. Les éléphants de guerre ont été utilisés dans diverses civilisations anciennes, notamment par les Carthaginois, les Perses et les Indiens. Hannibal, le général carthaginois, est célèbre pour avoir traversé les Alpes avec ses éléphants pour combattre les Romains. Ces récits d’éléphants gigantesques dans des contextes de guerre ont probablement inspiré Tolkien pour concevoir ses propres créatures mythiques, en les amplifiant pour leur donner une dimension surnaturelle.
Tolkien, en tant que professeur de littérature et de langues anciennes, était également influencé par les légendes scandinaves, celtiques et médiévales. Le terme « oliphant » lui-même est un mot médiéval dérivé de l’ancien français, utilisé pour décrire un cor de chasse fait d’ivoire de défense d'éléphant. On peut supposer que cette connotation médiévale de l’oliphant a peut-être inspiré Tolkien dans le choix du nom pour ses créatures, même s’il a opté pour l’appellation « Mûmak » dans ses écrits.
Les Oliphants dans l’adaptation cinématographique
L’adaptation de Le Seigneur des Anneaux par Peter Jackson a rendu les Mûmakil encore plus emblématiques. Leur représentation visuelle dans le film Le Retour du Roi est impressionnante, avec des créatures gigantesques écrasants des cavaliers et soldats sur le champ de bataille. L’utilisation de l’imagerie CGI (images de synthèse) a permis de donner vie à ces animaux mythiques de manière épique, accentuant leur rôle terrifiant dans l’armée de Sauron.
Symbolisme des Mûmakil
Les Mûmakil, comme d’autres créatures de la Terre du Milieu, représentent davantage que des animaux gigantesques. Ils symbolisent la puissance brute et la force sauvage contrôlée par les forces du mal. Leur nature massive et destructrice reflète la guerre totale que Sauron tente de mener contre les peuples libres de la Terre du Milieu.
Dans un autre sens, les Mûmakil rappellent également les dangers de la démesure et de l’arrogance humaine. Utilisés comme instruments de guerre, ces créatures peuvent sembler invincibles, mais au final, elles succombent elles aussi à la chute inévitable des armées de Sauron.
Conclusion
Les Oliphants ou Mûmakil de Le Seigneur des Anneaux sont bien plus que de simples éléphants de guerre. Ils sont des créatures mythiques qui ajoutent une dimension épique aux batailles de la Terre du Milieu, tout en s’ancrant dans des inspirations historiques et littéraires riches. Comme beaucoup d’éléments dans l’œuvre de Tolkien, ils incarnent des forces naturelles et des symboles profonds, alliant l’imaginaire fantastique à des références ancrées dans la réalité historique et culturelle.